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 Marilyn délire doré (Lise Favard)

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Lise
Clavardeur débutant
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Nombre de messages : 15
Date d'inscription : 17/02/2007

Marilyn délire doré (Lise Favard) Empty
MessageSujet: Marilyn délire doré (Lise Favard)   Marilyn délire doré (Lise Favard) EmptyDim 29 Avr - 13:44

Lorsqu’on descend au bas de chez soi il y a cette rue sombre et bruyante. Cette rue où l’on n’ose pas s’avancer tellement les yeux en couteau des affiches scrutent les parages et que le regard des rôdeurs potentiels semble guetter là dans l’ombre. S’aventurer le jour pourtant et tomber tout de suite tant le contraste éclate par gouffres, sur cette photo-ci de Doisneau, le Baiser de l’hôtel de ville, et la Marilyn sulfureuse de Warhol. Cette candeur dans les traits des époux, cet ultime témoignage de fidélité d’un côté, ça fait comme choc face à l’affiche de l’incendiaire. Et ces barioles du peintre pop, là sur l’étendue folle, c’est des graffitis qui l’exhortent à exploser encore plus, à débouter en trombes les cosmogonies, dans un feu d’artifice cosmétique.

Mais une nuit, Marilyn n’en peut plus avec cette rigidité de rigueur et ce sourire qu’elle plaque à tout va aux gueules des badauds, ça lui r’fiche des crampes de pas pouvoir décoller. Alors elle ose, elle s’efforce et elle finit dans un mouvement imperceptible à se mouvoir soudain sous le brouillard où pas un œil n’est pour voir le miracle. Il y a comme un bruit, et en face, les amants s’éveillent non à cause du vrombissement des voitures autour d’eux, même si la mobilité a l’air contagieuse, mais bien par ce choc que crée la Marilyn dans la ville, la vraie. Et elle, au lieu de calmer le jeu du sourire qu’elle a depuis la nuit des temps vl’à qu’elle se brise tout entière d’un rire à en faire éclater le ciel. Et le vent alors s’agite, s’agite, s’anime et vient rageusement fouetter ses robes dans un éclair en frou-frou. C’est la mine penaude des deux amants, le contraste noir / blanc : la levée de la ville au matin devient une aube évidée d’âme, et sacrément noire comme le café âcre amer ; quand, hurle Marilyn on prône l’amour uni et sa flamboyance dans le geste de passion démesurée. Regardez mes couleurs, qu’elle fait, vivez la vie pleine de brûlures, crachez le limon des jours dans le visage affolé. Mais le blanc lunaire décolore encore plus les amants et c’est que Marilyn se trouve riper violemment en rafales. Attisé par le récit de l'atomique, le vent sous le coup du rythme, joue l’ivresse, la contagion. Il veut immoler l’idole, sortir soudain la vie des pages, lui faire rageusement dégorger son fiel sur le gris nuit dans une apothéose survoltée, ce rouge de lèvres, cette anti-mièvre qui incendie la vie avec sa peau.

Et alors elle vole dans la vie, son corps de papier fin se froisse et s’effrite par endroits mais Marilyn, elle en rit encore plus, elle danse la vie, elle colonise par rêves les portes du tout possible. Elle ameute la foudre dans une litanie de cris qui fait passer la joie pour une égratignure. Et ce rire est divin et Marilyn son papier il s’appose aux réverbères, aux vitrines, aux caniveaux dans un claquement sec de fluides car elle est eau de vie qui rend poreux le monde. Marilyn fait hurler la vie ; dans un dernier éclat de ciel, elle va se fondre aux arbres et ils se partagent son corps dans un carnage atypique qui donne des mouchoirs aux branches. Marilyn finit là, elle a livré son dernier baiser et elle en pleure un peu, le papier en boursoufles c’est des gouttes dessous le bois et les arbres les agitent.
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