Theleme
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Theleme


 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Une image dans la neige (Lise Favard)

Aller en bas 
AuteurMessage
Lise
Clavardeur débutant
Clavardeur débutant



Nombre de messages : 15
Date d'inscription : 17/02/2007

Une image dans la neige (Lise Favard) Empty
MessageSujet: Une image dans la neige (Lise Favard)   Une image dans la neige (Lise Favard) EmptyDim 29 Avr - 13:34

Par-delà les collines, derrière les branches des forêts, loin, loin après les rivières, tu me trouveras là-haut. Je serai dans la chambre, il faudra que tu pousses un peu les choses éparses. Et je contemplerai ton image abîmée dans abîme. Celle où il me semble que chaque fois tu me parles et que chaque fois j’écoute ta peau. Le bruissement de la neige aux vitres ou mes mains tambourinant après toi, je te dirai de te réveiller et tu m’apparaîtras dans la brisure du verre. Ce carré noir et blanc, je le caresse en sourdine et soudain les cieux s’ouvrent un peu plus pénétrables. Ton visage encore et même je crois qu’il cherche à me tuer un peu plus avec cette beauté qui se hérisse lentement. Je ne pensais pas une photographie pouvoir sourdre en torrent comme un remords. Longtemps je traîne les yeux et tu m’emportes. Emprisonnés nous ne pouvons ni toi sortir du cadre ni moi me défaire de ta triste radiance. La passion me ramène à toujours toi te voir, à d'amour me confondre du matin jusqu’au soir.

A l’aurore je pars et c'est avec toi, ton image sur mon chevet trace aussi dans ma tête un trésor pour jaillir. Spécialement ce ciel couronné d'éblouissances, l'aube comme tes cheveux dressés. Et le jour ne m’a jamais mieux parlé que ton regard. Je ramasse des fleurs, je ramasse des feuilles, mes pas dans la neige crissent, perçant depuis les montagnes. Seuls toi et moi mon amour pour peupler ce paysage blanc, un vertige de clartés, le silence pèse sur les parois. Je ramène les fleurs, les dispose aux bords du cadre. Le soleil surgit par reflets sur les cristaux. Tes iris à douze heures, après, les ombres passent un peu derrière les sapins. Le faisceau de tes yeux me susurre des merveilles. A la fin tout cela décroît et te noie dans l’obscur. Alors j’allume une bougie. Et tout se tamise comme un bonheur auquel on goûte.
Ton visage toujours dévorant, spécialement ces deux lueurs fixes qui convulsionnent le vide. Je ne m’apercevais pas mais l’incandescence contamine le papier de ton corps, te frôle et te désire et t’embrase impérieusement. Et c’est propulsion de l’âme, calcination qui te pousse aux profondeurs. La glace de l’épiderme se noircit puis expire. Je te jure que mes yeux ont dirigé la flamme.

Il n’y a plus rien. Même le reflet du miroir m’est devenu odieux sans toi pour le chanter par ta présence. Comprends-moi seulement : un homme peut bien mourir si j’ai la photo de son visage. Je m’y suis opposée.
Il faut maintenant que tu provoques la déflagration des fenêtres qui te plaquera au monde. Reviens du néant t’aboucher aux béances. Ton absence comme une infinité précipite un sentiment. Je me mets à l’écoute du désert, le désert comme un asile. Ce n’est pas vide mais plein, un immense amour.
Revenir en haut Aller en bas
 
Une image dans la neige (Lise Favard)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Marilyn délire doré (Lise Favard)
» "Explosive acide" (Lise Favard)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Theleme :: Ecrits 2007-
Sauter vers: